Day Trading Mastery Course Information

mardi 8 septembre 2009

Banque centrale du Congo

WwW.coursforex.blogspot.com

Kinshasa — La 10ème opération de vente de devises aux banques commerciales par la Banque centrale du Congo (BCC) s'est clôturée hier jeudi par une série des révélations - les parties en présence se rejetant la balle dans la débâcle du Franc congolais sur le marché des changes. Sentant la dérive s'approcher, le gouverneur de la BCC a tenté, bien auparavant le mardi 11 août 2009 par une note d'instruction aux banques agréées, de ramener le calme. Entre-temps, les banques n'ont pas désarmé. Elles promettent, dans un mémo à adresser à la Banque centrale dès la semaine prochaine, de crever l'abcès. Il y a, disent-ils, des complicités de part et d'autre. Ce qui complique l'équation dans les tentatives mises en oeuvre pour stabiliser le franc congolais sur le marché des changes. L'heure de vérité a sonné.

Ambiance toute particulière hier jeudi à la 10ème opération à la Banque centrale du Congo lors de l'opération de vente de devises aux banques commerciales par voie d'adjudication. En marge de ces opérations, la Banque centrale du Congo n'a pu offrir que 10 millions Usd aux banques alors que les demandes exprimées par ces dernières étaient évaluées à plus de 86 millions Usd. « Il y a problème », a dit, d'entrée de jeu, un représentant d'une banque commerciale.

Le directeur des services étrangers, Déogratias Mutombo Muana Nyembo, représentant la BCC pour la circonstance, n'a pas feint d'ignorer les faits. Dans la lignée des banques, il réalise réellement qu'il y a incohérence. D'où, l'urgence de rééquilibrer les choses pour sauver le processus.

Mais, quelle action engagée ? Faut-il sanctionner les coupables ? La salle qui accueille ce jour-là les opérations d'adjudication est en ébullition. Décidément, les banquiers sont prêts à en découdre avec la Banque centrale du Congo. Ils sont, lit-on dans leurs yeux, convaincus de l'existence des complicités internes aussi bien dans leur rang que dans celui de la Banque centrale du Congo. Certains n'hésitent pas à proposer l'annulation séance tenante de l'opération d'adjudication pour la reprendre, avancent-ils, selon de nouvelles règles.

DES INDICES DE CULPABILITE

Lorsque la Banque centrale présente la répartition entre banquiers de son offre de 10 millions Usd à céder au taux de 811 Fc/Usd, les tensions se ravivent. La BCDC, la Raw Bank et Solidaire Banque se tapent la grosse part, avec respectivement 2.500.000 Usd, 2.246.256 Usd et 2.495.840 Usd. Ils sont suivis, à plusieurs longueurs, par la First Bank (536.605 Usd), CITI (436.772 Usd) et la BIC (374.376 Usd). Six autres banques se partagent le reste dans un intervalle de souscription compris entre 311.980 à 81.115 Usd.

« Nous avons l'impression que la Banque centrale du Congo récompense les banques qui présentent des offres farfelues », lance, dépité, le représentant de la Banque internationale de crédit (BIC). Il est vite rejoint par son collègue de l'Ecobank. Par contagion, toute la salle s'engouffre dans le sujet.

Seul contre tous, le directeur Mutombo tente tant bien que mal de calmer le jeu. Premier constat, note-t-il, « les banques qui présentent les offres surestimées ou farfelues sont de nouvelles banques qui n'ont pas encore intégrées les règles de l'adjudication. Faut-il les sanctionner directement ou leur accorder un délai de grâce pour pouvoir s'adapter? »

La réponse du directeur des services étrangers semble n'être pas en mesure de calmer la grande tempête bien présente, dans la salle des réunions. Mais, il faut parer au plus pressé. Déogratias Mutombo sent qu'il doit jouer au sage pour ne pas raviver le feu. Surtout lorsque le représentant de la Bic enfonce le clou. « Nous sommes déçu de ces opérations d'adjudication. A deux reprises, nous avons laissé passer les choses en jouant selon les règles. Mais, nous sentons que les autres, ne jouent pas franc jeu. Nous risquons d'être accusés de passivité. Il faut agir, et peut-être exclure de ces opérations les banques qui se sont compromises en présentant des offres farfelues ».

Quel embarras pour le directeur Mutombo ? Il faut vite trouver une voie de compromis pour rassurer - c'est cela aussi la mission d'une autorité monétaire. Comme moyen de défense, il livre un témoignage. « La Banque du Congo est aussi accusée dans le cercle du gouvernement de favoriser certaines banques au profit d'autres alors qu'il n'en est pas le cas. Car tout se passe en transparence et non par voie de gré à gré ».

A ce témoignage, les banquiers acquiescent sans cependant baisser les bras. Alors le directeur Mutombo enchaîne en leur proposant de rédiger à l'attention de la Banque centrale du Congo un mémo qui contiendrait toutes les doléances à ce sujet. « Faites un mémo en ramassant toutes les erreurs de façon à lever toutes les incohérences. Ainsi, après avoir obtenu l'avis du gouverneur, la Banque centrale verra dans quelle mesure agir ».

Si les sanctions ne sont pas encore à l'ordre du jour, la Banque centrale s'est donnée un temps de sursis. « Nous n'allons pas sanctionner ces banques aujourd'hui, car les textes qui régissent les adjudications ne le prévoient pas. Mais, nous allons les enrichir pour éviter ce genre de surenchère ». « On ne veut pas encore sanctionner maintenant. Mais, demeurons loyale, amicale et professionnelle pour que ces incohérences ne puissent plus se répéter », fait-il observer.

« Il faut battre le fer quand il est chaud », renseigne un vieil adage. Séance tenante, la représentante de la CITI est choisie pour centraliser toutes les idées des banques. Le rendez-vous est fixé pour lundi prochain, date de la transmission du mémo à la Banque centrale. L'heure de vérité a sonné, commentera-t-on à la fin de ces opérations d'adjudication.

CREVER L'ABCES

Les incohérences de demandes exprimées par certaines banques lors de ces opérations n'ont été que la petite goutte qui a fait déborder le vase. Bien avant le constat, il y avait déjà problème. Sinon, comment justifier la note d'instruction du mardi 11 août 2009 du gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo, aux banques agréées, note par laquelle le gouverneur fixe les « modalités de vente de devises par voie d'appels d'offres ».

Dans cette note, le gouverneur épingle les difficultés qu'éprouvent certaines banques de verser à la date de valeur - soit 48 heures après l'adjudication - à la Banque centrale du Congo l'équivalent en cash ou en scriptural du montant souscrit en devises. En conséquence, il annonce une série de mesures « afin d'assurer la cohérence entre les objectifs de la politique monétaire et ceux de la politique de change à travers les ventes de devises ».

Première mesure, « le règlement à la date de valeur des devises achetées par les banques commerciales ne peut s'opérer par recours au refinancement à la Banque Centrale ». La Banque centrale poursuit en précisant que « le dénouement des transactions s'effectue suivant le principe de livraison contre paiement ». Elle ne s'arrête en si bon chemin, affirmant désormais que « toute banque qui ne dispose pas d'un solde confortable (supérieur ou égal à la contre-valeur en CDF de devises attendues) dans son compte disponible dans les livres de la BCC à l'ouverture de la date de valeur est obligée d'approvisionner son compte par versement aux guichets de la Banque centrale, du montant en monnaie nationale requis ». De même, précise le gouverneur, « tout soumissionnaire retenu ne disposant pas d'une provision suffisante à la date de valeur pour la couverture du montant lui adjugé est suspendu des opérations d'adjudication des devises pour les deux prochaines séances ».


Enfin, souligne-t-il, « sans préjudice de toute autre sanction applicable aux incidents de paiement, la banque concernée est frappée d'une pénalité équivalente à 1 % de la contrevaleur en franc congolais du montant des devises attribuées par jour de retard ».

Dans ces conditions, pas étonnant que le Franc congolais résiste au raffermissement sur le marché des changes. Il y a comme une sorte de pieuvre qui conditionne à sa guise les opérations de politique monétaire et de change de la Banque centrale. Si tel est le cas, il y a bien sûr des complicités qu'il faudra démasquer aussi bien à la Banque centrale que dans le rang des banques commerciales.

Sans doute que le mémo que les banques s'apprêtent à adresser à l'Institut d'émission élucidera une partie de cette énigme.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

,,