Day Trading Mastery Course Information

vendredi 26 juin 2009

Paie des traders : la faute fatale



moyenne), mais la barre à passer pour que

la performance soit jugée satisfaisante est

plus haute aussi.


actions de la banque ne résoudrait pas non

plus le déficit d’incitations de long terme

car les banques sont si grandes que les

décisions individuelles d’un trader indivi-

duel n’ont qu’un impact marginal.Dansces

conditions, les économistes disent que les

contrats de rémunération sont incomplets.


aro sur les « golden boys ». Pour les


Hpolitiques, l’occasion était trop belle,

et ils ne l’ont pas manquée : une infime

minorité de jeunes gens, touchant des ré-

munérations exorbitantes, auraient préci-

pitél’conomiemondialedans larécession.

Mais avant de réglementer tous azimuts, il

faut réfléchir à l’conomie du problème

pour esquisser les différentes pistes de

réforme.


Mais ces mécanismes n’ont pas fonc-


tionné. Mesurer le risque d’un portefeuille

s’est avéré très difficile, surtout lorsqu’on a

affaire au risquede catastrophe.Le coût du

risque aétéfixéàun niveau trop faible, dans

un environnement où le marché lui-même,

perturbé par une politique monétaire ex-

ceptionnellement accommodante, sous-

éval uait les primes de risque. Il est vrai auss i

quelataillegrandissantedesenjeuxfinan-

ciers a rendu la tentation du jackpot rapide


Lesincitationsdelongtermesontbien


mieux définies dans des entreprises spécia-

lisées où l’individu contribue à une fraction

importante de la valeur actionnariale. Par

exemple, les petites entreprises de biotech

donnent desincitationsen action beaucoup

plus fortes à leurs chercheurs que les

grosses entreprises pharmaceutiques qui

renoncent à définirpar des mesuresquanti-

tatives la valeur des découvertes de leurs

scientifiques. Les hedge funds et les fonds

de private equity sont, vis-à-vis des

banques, dans une situation similaire aux

biotechs. Le fonds étant une entité à la

définition légale précise, il est possible

d’avoir une mesure peu manipulable de la

perfor mance du manager et même de le

faire investirà longtermedans le fonds : les

contrats sont plus complets.


Avec la crise agrandil’idée quec’était la


structure de ces rémunérations, plus que

leur montant,qui était en cause. Pour faire

(trop) simple, un opérateur de marché est


Des incitations de long terme sont bien plus faciles

à définir dans des entreprises spécialisées que dans

des grandes banques.


plus grande chez les traders, et donc la

« discipline par la réputation » plus fragile.


rémunéré sur la base du profit annuel qu’il

réalise. Jugé uniquement sur son chiffre de

fin d’année,letraderde banque devient un

opérateur ultra-court-termiste, sans au-

cune considération pour les risques qu’il

aura fait courir à son employeur. Pile, il

gagne,face,c’est lecontribuablequiperd sa

chemise.


Apremièrevue,lasolutionparaît


simple : indexer les rémunérations des tra-

ders sur les profits qu’ils réalisent à long

terme. Par exemple, l’opérateur pourrait

recevoir son bonus seulement tous les cinq

ans, sur la base de la performance de son

activité, un peu comme dans le « private

equity ». Malheureusement, cette solution

est difficile àmettre en œuvre danslessalles

de marché, car les profits d’une activité

donnée sont une notion qu’il est difficile de

définir légalement sur le long terme : le

desk peut être redéfini ou fermé, les posi-

tionsdu trader peuvent êtremodifiéesdans

lefutursanssonassentimentoutransférées

à une autre entité. Bloquer les bonus en


Incapables de donner des incitations de


long terme, les grandes banques subissent

donc un handicap fort par rapport aux

fonds d’investissement. Dans ces condi-

tions, les grands conglomérats bancaires

doivent-ils continuer à s’investir dans le

trading pour compte propre ?


L’idée n’est pas nouvelle, et certains


garde-fous étaient là pourlimiter les excès.

Le contrôle interne des risques doit mesu-

rer et limiter l’exposition au risque des

différents portefeuilles. Il est aussi courant

de mesurer la performance du trader non

pas dans l’absolu, mais relativement aux

risques qu’il a pris. Ce type de calcul est

censélimiterl’appétence pour lerisque :les

positions risquées rapportent plus (en


Augustin Landier est professeur assistant

à l’université de New York (NYU Stern).

David Thesmar est professeur associé

àHECetdirecteur scientifique


du BN P Pa ribas Hedge Fund Center