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mardi 1 septembre 2009

la peur des chocs inflationnistes est devenue le moteur des politiques économiques

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L'histoire de l'inflation résonne comme une succession de traumatismes inscrits dans la mémoire collective, qu'elle soit subie (guerres), voulue (Allemagne des années 1920), ou tolérée ("trente glorieuses").

Ainsi, en 1716, John Law crée en France une banque privée qui émet des billets. Sa faillite, quatre ans plus tard, provoque une forte hausse des prix et une panique.

En 1920, le Traité de Versailles condamne l'Allemagne à payer aux vainqueurs de la première guerre mondiale 158 milliards de dollars. En cessation de paiement, l'Etat allemand fait alors fonctionner la planche à billets "pour montrer que ces réparations étaient insupportables", explique l'universitaire Pierre Bezbakh (Inflation et désinflation, La Découverte, 2006) : de décembre 1921 à décembre 1923, les prix sont multipliés par près de 36 milliards, provoquant la ruine de milliers de petits épargnants et d'entreprises.

Les "trente glorieuses", en France, sont aussi connues pour leurs "plans" - Pinay et Gaillard (1952, 1957, 1958), Giscard d'Estaing (1963, 1969) - de lutte contre l'inflation, alors quasi structurelle. Jusqu'au choc pétrolier de 1974 : suite au quadruplement du prix du baril, l'inflation dans les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) atteint en moyenne 14 % (21 % au Japon ou en Italie, 10,5 % aux Etats-Unis).

Les crises d'hyperinflation frappent, dans les années 1980 et 1990, des pays comme l'Argentine (5 000 % de hausse des prix en 1989), le Brésil ou la Turquie. Elles les contraignent à se soumettre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI). La "menace inflationniste" conduit ainsi les politiques économiques à faire de la lutte contre la hausse des prix la priorité absolue.

En France, le premier plan Barre, en 1976, instaure un blocage des prix, une hausse des impôts, une augmentation du prix de l'essence pour lutter contre l'inflation, "préalable à tout redressement de l'économie nationale", selon le premier ministre d'alors.

Le second choc pétrolier de 1979-1981 débouche sur la "révolution libérale" : sous l'influence d'économistes néolibéraux comme Milton Friedman, le Royaume-Uni et les Etats-Unis privilégient la lutte contre l'inflation par une politique monétaire restrictive tout en réduisant le poids de l'Etat.

De nombreuses banques centrales adoptent alors une "cible d'inflation" - un niveau de hausse des prix très faible - comme fondement de leur politique monétaire. Ainsi, pour la Banque centrale européenne (BCE), l'inflation ne doit pas dépasser 2 % par an tout en restant proche de ce chiffre pour éviter toute déflation.

En France, Jean-Claude Trichet - actuel président de la BCE - exposait en 1992 les principes de la "désinflation compétitive" : une politique monétaire stricte, la réduction des budgets et des déficits publics, le désengagement de l'Etat du secteur productif.

Pourtant, observent certains économistes, l'inflation n'est pas forcément synonyme de faiblesse de l'économie : à la hausse des prix consécutive à la banqueroute de Law succèdent des années de progrès économique ; M. Bezbakh relève le vif rétablissement de l'Allemagne en 1924, ce qui "accrédite la thèse d'une hyperinflation largement spéculative".

Surtout, la peur de la hausse des prix pourrait être motivée, selon l'économiste Jacques Marseille, par des raisons moins avouables : "Si le combat contre l'inflation est devenu aujourd'hui si populaire, c'est que les jeunes ont cessé d'être les acteurs déterminant de la société européenne. Ce n'est pas un hasard si la période où l'inflation a été la plus durable et la plus régulière en France fut aussi celle du baby-boom, de la croissance des "trente glorieuses" et de celle du pouvoir d'achat", écrit-il (L'Argent des Français. Les chiffres et les mythes, Perrin, 2009).

"En 2050, les Européens qui vivent des revenus de l'épargne ou de la redistribution seraient plus nombreux que ceux qui vivent du travail et de l'investissement (...). Un facteur (...) qui explique à quel point on peut considérer le combat de la BCE contre l'inflation comme le combat de l'épargne contre le travail, de la vieillesse contre la jeunesse", assure-t-il. Faut-il pour autant proclamer, comme Jacques Marseille, que "le bonheur est dans l'inflation" ?

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