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mardi 18 août 2009

les bonus de BNP

Avec l'affaire des bonus de BNP Paribas, les citoyens ont le sentiment que leurs gouvernants, impuissants, courent perpétuellement derrière les banquiers.

Ce n'est pas tant que les gouvernants courent derrière les banques mais qu'ils restent dans l'ensemble prostrés dans un profond silence. La cause de ce mutisme est à rechercher d'une part dans l'incompétence qu'ils s'attribuent en matière financière et d'autre part dans la propension constante qu'ont eue les politiques à placer la sphère financière en dehors de leur propre juridiction. C'est le cas en Europe, et aussi, et depuis beaucoup plus longtemps, aux Etats-Unis, où la Réserve fédérale n'a pas cessé de gagner en pouvoir au fil des années.

La plupart des politiques, de la droite au centre gauche, ont été acquis dans les années 80 à l'idéologie des marchés autorégulateurs qui seraient plus efficaces que les Etats. Des domaines de décision ont été retirés aux politiques et confiés à des institutions proclamées autonomes, peuplées d'économistes formés aux thèses «anarcho-capitalistes» de l'école de Chicago. La Fed et la Banque Centrale Européenne sont dotées de pouvoirs sans cesse plus importants relevant traditionnellement de la puissance publique. On a, sous prétexte d'indépendance, retiré entièrement la finance de la sphère d'influence du politique.

Cette abdication a permis aux banques centrales, en Europe comme en Amérique, de devenir des Etats dans l'Etat. Beaucoup ont espéré que l'arrivée au pouvoir de Barack Obama permettrait de réformer et de contrôler enfin la finance américaine. Peut-on encorey croire? P.J.: II reste peut-être un espoir, mais, depuis l'arrivée de Barack Obama aux affaires, on a eu droit à de nombreux débats sur des propositions de loi encadrant les banques. Mais, au moment du vote, il manque toujours des voix pour constituer une majorité. Des défections qui ne sont pas sans rapport avec les sommes importantes de Wall Street qui alimentent les caisses électorales des parlementaires américains pratique parfaitement légale dans ce pays, il faut le souligner.

Face à un candidat McCain très remonté contre lui, Wall Street a massivement soutenu Obama. Lorsqu'il a constitué son équipe, le nouveau président a choisi comme principal conseiller économique Larry Summers, l'homme qui sous Clinton avait supprimé le Glass-Steagall Act, qui séparait les banques de dépôt et les banques d'investissement. Mais le plus choquant, c'est la manière dont le gouvernement a permis à certaines banques ayant passé avec succès un stress test dont la presse a révélé que les résultats avaient été négociés entre l'Etat et ces banques elles-mêmes de rembourser l'argent que l'Etat leur avait prêté et de se dégager ainsi du devoir de modération qui leur avait été imposé.

D'une certaine manière, nous sommes dans la continuité de l'histoire américaine. Depuis l'affrontement Jefferson-Hamilton, à la fin du XVIIe siècle, il est acquis que les milieux d'affaires dominent la politique des Etats-Unis, aussi bien extérieure qu'intérieure. On ne connaît qu'une seule exception : la période 1933-1941, sous le New Deal de Franklin Roosevelt. Justement, à droite comme à gauche, on fait souvent référence à la crise de 1929 et aux politiques qu'elle a générées. La gauche en revient à Keynes, la droite au capitalisme «moral».

Mais la grande crise actuelle n'exige-t-elle pas de nouveaux concepts ?

II existe effectivement une différence essentielle. L'approche traditionnelle pour résoudre les crises du capitalisme consistait à privatiser les profits et à socialiser les pertes. Autrement dit, en cas de catastrophe, les budgets des Etats venaient régler l'addition. C'est d'ailleurs la stratégie que l'on a voulu mettre en œuvre en 2007. Mais on s'est aperçu alors que la masse de dettes dépassait largement la capacité des budgets publics. Cela crée un contexte entièrement nouveau. Ayant exclu les nationalisations, on a assoupli les règles comptables pour permettre aux banques de présenter dans leurs comptes d'exploitation des chiffres qui leur éviteraient la faillite.

Ce faisant, on a brisé une règle fondamentale du capitalisme qui exige la transparence sur la situation des agents économiques et de leurs actifs. Résultat : la valeur des choses est devenue incertaine et la situation s'améliorerait-elle vraiment demain qu'on ne pourrait pas le savoir

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